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16/10/2011

Le paysage fantôme, Magritte, 1928.

"La forme ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse est la pensée... Je suis intéressé par l'éthique, non par l'esthétique". Magritte

Magritte n'avait gère le goût du fantastique et du monde des rêves. Son but était plutôt, en créant la surprise de la découverte d'une image singulière, de conduire le spectateur à s'interroger sur ses propres habitudes visuelles. Les images de Magritte témoignent, entre autres, qu'il n'y a pas de relation évidente entre ce qu'est l'objet et le nom qu'on lui donne, et qui ne représente jamais ce qu'est "réellement" l'objet. Magritte joue avec les mots et abuse de ce qu'appelle le linguiste Jakobson "la fonction poétique" (c'est-à-dire l'adéquation entre le texte et l'image).

L'oeuvre de Magritte entretient dont un rapport très important avec la sémiotique, c'est-à-dire "la science de la production de sens (dont fait partie le langage)". Le paysage fantôme (1928) illustre parfaitement cette approche. Cette oeuvre issue de la série des 17 "tableaux alphabets" témoigne d'une logique astucieuse insoupçonnable à première vue.

MagritteDans ce tableau, l'image a une valeur plastique, sémiotique et symbolique. Il s'agit d'une femme des plus banales mais sur laquelle est inscrit le mot "montagne". Deux explications s'imposent : l'une est de type psychologique, l'autre sémiotique.

1/ Magritte, un peu comme Freud quand il analyse les rêves, note cette remarque d'évidence aveuglante que sur un support donné, mots et images sont de la même substance : ils sont peints tous les deux. En réalité, le mot "montagne" est ici peint sur le visage de la femme et, à cet égard, n'est pas exactement peint. La relation texte/image est regarder de près : "montagne" n'est pas peint directement sur le visage mais sur un support plat comme le visage. En effet, on peut noter que le mot "montagne" n'est pas déformé comme il l'aurait été s'il avait été peint sur un visage "matérialisé" par la peinture.

2/ Magritte joue avec "l'arbitraire du signe" (ce qui fonde la capacité à parler) : le mot "femme" est une convention. On sait à quoi se réfère ce mot mais Magritte appelle la femme, "montagne". Il sabote de la sorte les nécessités langagières et réinvente l'arbitraire du signe.

M.G.

Novembre 2000.

02/10/2011

1997 : premiers portraits.

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Mine de plomb et fusain.

A partir d'une photo extraite d'un magazine Géo.

IMG_3596.jpg Fusain.

D'après Messerschmidt.

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Fusain.

D'après des dessins de Léonard de Vinci.

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14:23 Écrit par Mathilde Gautier dans Expos et dessins | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer | |

26/09/2011

Magnifique Ossyane.

Ossyane est cet homme libre et curieux de parcourir le monde. On le découvre jeune et enthousiaste, au point de convaincre sa soeur et son père de partir pour la vieille Europe y étudier la médecine. Il quitte son Liban natal et s'installe au sud d'une France aux prémices d'une terrible guerre. Cette haine contre laquelle il résistera toujours et qui la conduira à l'amour malgré la folie qui finira par s'emparer de lui.

Cette histoire d'amour imprégnée de l'Histoire est présentée comme des tableaux de vie. La mise en scène rythmée selon une temporalité cinématographique nous conduit à une perte de repères dans laquelle sera d'ailleurs plongé Ossyane au fil de la pièce. Mais, au delà d'une mise en scène très habile, la force de ce spectacle nait d'une très forte complicité entre les acteurs et de leur interprétation entièrement vouée au texte qu'ils servent parfaitement.

De ce spectacle, on n'en ressort pas indemne. L'histoire prend aux tripes, les larmes montent aux yeux et l'émotion est profonde au point d'en perdre ses mots durant quelques minutes. Peu de spectacles m'ont fait cet effet. Seul Le Dernier caravansérail d'Ariane Mouchkine avait provoqué une telle vague émotionnelle... Cette vague ne submerge pas seulement parce que l'histoire nous en évoque d'autres, mais aussi parce que nous ressentons alors quelque chose qui nous fait sortir de notre quotidien et nous rappelle pourquoi nous sommes ici.

M.G.

 ossyane-de-grégoire-cuvier-christophe-henry.jpg

"Ossyane" de Grégoire Cuvier / © Christophe Henry

 

Jusqu'au 16 octobre 2011 au Théâtre 13

Ossyane d’après Amin Maalouf
mise en scène Grégoire Cuvier

Avec Christine Braconnier, Jean-Marc Charrier, Christophe Chêne-Cailleteau, Olivier Cherki, Audrey Louis, Yvon Martin et Stéphane Temkine

D’après le roman Les Echelles du Levant d’Amin Maalouf de l’Académie française, paru aux éditions Grasset (1996).

Plus d'informations sur la compagnie : Théâtre de chair.

La bande annonce du spectacle.

10:15 Écrit par Mathilde Gautier dans Spectacles | Commentaires (0) | Tags : théâtre, mathilde gautier |  Facebook | |  Imprimer | |